Bon je vais pas le chanter à pleins poumons, suis encore un peu à bout de souffle, de toute façon, je chante comme une casserole.
Pour résumer le 04 05, vers 16h, rentrant de faire 500 m avec ma feignasse adorée de toutou me suis retrouvée à respirer comme si j'avais couru 1 km (je vous rassure, je ne cours JAMAIS 1 km). Et fatiguée, fatiguée, fatiguée.
Je me dis, "ouf, ça fait 1 semaine que tu fais du jardinage à fond la caisse, tu le payes ma vieille !"
Je décide de me mettre en tenue relax, mi-pyjama, mi-jogging, à peine enfilé le bas du pyj je me mets à respirer genre phoque échoué ou souflet de forge crevé, au choix. Avec une douleur pas intense mais comme une barre sous la poitrine, à gauche et à droite. OOOOPS.
Je descends au RDC, je crie (euh .... j'essaye) Bruuuunoooo, 2, 3 fois, il est au garage en train de nourrir les matous. Mais il arrive au salon, me trouve vautrée (toujours genre phoque échoué) je dis, vaaachement lucide "je crois que c'est une crise cardiaque" lui "on va aux urgences".
Ben ten, qu'esse tu tu crois que je vais aller en boîte ? je le dis pas, mais j'en pense pas moins. Très affairé, il se précipite, prend les mauvaises clefs de voiture, prend mon sac à main, le pose, le reprend, finira par l'oublier sur le tracteur au garage. Pendant ce temps, j'enfile tant bien que mal les chaussures, vais faire pipi, vais ouvrir le portail extérieur et j'attends à côté de la voiture qu'il arrive déclaver les portes.
Allez, zou, en voiture Simone. Les joies des routes de campagne, ça cahote, ça vire et lui se prend pour Fangio en essayant d'une main de téléphoner aux urgences, ça passe pas. Limitations de vitesse ? EUH ... c'est utile ces panneaux avec des chiffres ? Bande blanche continue ? C'est pour faire joli ? Evidemment pas un gendarme, c'aurait chouette de se faire ouvrir la voie, et rassurant surtout. Pas de monde sur la route, encore heureux. On rejoint l'autoroute, de plus en plus de mal à respirer et de plus en plus fort. Lui "Tiens bon", moi "Aaaargh, j'fais c'que je peux".
On arrive en ville, les voitures se traînent, il double : à fond la minie caisse (j'ai une Toyota IQ : moins de 3 m de long), respecte rien. Je murmure entre 2 râles "klaxonne pour prévenir les gens" bon, 2 ou 3 coups de klaxon, il tente de mettre les warnings, les trouve pas, on passe devant la gendarmerie, toujours pas de gabelous. On arrive à l'hosto, il y a des travaux, l'entrée a l'air grillagée, mais il y a une ambulance avec des pompiers, je sors, je dis "s'il vous plaît" (polie je suis !) et m'affale contre la portière de la titine, un pompier "qu'est-ce qu'elle a la dame ?" ben à ton avis ? Bruno "elle fait une crise cardiaque sans doute".
Tout se précipite, fauteuil roulant, infirmiers, passage par une porte interdite, arrivée dans un box d'urgence. Je me sens mieux, arrive à respirer, juste cette fichue barre qui fait un peu étau à mi-poitrine. Tension, 17 et des poubelles, le coeur 122 et plus, prise de sang, on me parle, j'entends rien vu qu'il y a du bruit, mais j'ai qu'une envie : partir. Je me dis, ils vont calmer tout ça et je pars, ce soir, au pire, demain.
On m'amène dans une salle d'examen avec néons, écrans et tout. Ils ont envoyé Bruno en salle d'attente. Il s'est fait tellement de souci que j'aimerais qu'on le tienne au courant. L'infirmier me répond de penser d'abord à moi, bon OK, mais j'aimerais quand même qu'on prévienne Bruno de ce qu'on me fait. D'ailleurs, j'ai droit à quoi ? prises de sang, tension, ECG, pouls, oxygénation. L'infirmier a l'air perplexe. Finalement il me dit "la troponine est limite" après explication c'est le marqueur de la douleur cardiaque, pas celle que le patient ressent mais celle que le coeur endure.
Bon pour vous la faire courte, j'ai eu jusqu'à 20 de tension et ils voulaient pas me laisser partir, me disant "mais vous vous rendez compte vous venez de faire un infarctus !" le marqueur de la douleur a fait des siennes, est monté à 400 puis à 1200. ILS M'ONT ENFERMEE, 5 jours, dans un box tristounet, trop chaud (20°), pas isolé du bruit, ni de la lumière, réveillée à 2 h du mat, puis à 5 h chaque nuit, avec un brassard qui me compressait le bras et me réveillait chaque demie heure, avec une nourriture dég ... ils m'ont enfoncé un catéther dans le bras, posé des tuyaux en métal dans les veines (2 stents), posé des perfs, un garrot, lardée de coups de piqûres, gavée de médocs (pas le vin), ligotée avec plein de câbles (pour l'électrocardiogramme), enfilée une camisole "cul nu", filé une chaise percée, GGGGRRRRR.
M'en fous J'AI SURVECU ET JE SUIS LIBRE ! Na !
PS désolée de n'avoir pas répondu à vos comms sous mon dernier post, et de n'avoir pas été sur vos blogs, mais j'ai encore le cerveau qui joue au bilboquet dans le crâne par moment. Là il m'a fallu 2 jours pour pondre l'article.